mardi 20 août 2013

17 mois après...



Voilà un peu plus de 17 mois que mon petit bonhomme est venu au monde... 17 mois de bonheurs intenses et de moments plus difficiles, de nuits sans sommeil et de journées pleines de rires, de course contre le temps et de moments d'éternité... 17 mois pour le regarder grandir, pour admirer cette complicité qui se créée avec sa grande sœur, pour s'extasier sur ses progrès qui ont d'autant plus de valeur que tous étions si inquiets après sa naissance si traumatisante, pour lui et moi.

Et pour la première fois depuis ces 17 derniers mois, j'ai l'impression d'exister de nouveau en tant que personne, en tant que moi. Je retrouve un peu de qui j'étais "avant". Je prends le temps de faire quelques petites choses pour moi, d'écouter de la musique, de choisir mes lectures, de faire quelques exercices de gym, etc. J'ai le sentiment que même mon corps retrouve sa structure d'avant. Je ne sais pas comment l'expliquer, c'est un sentiment très fort. Un peu comme de rentrer chez soi après un périple de 17 mois. J'avais vécu la même chose après la naissance de ma grande, mais moins longtemps. Environ 9 mois. Et de manière moins intense aussi sans doute.

Pendant tout ce temps, je me suis construite comme maman de deux enfants, j'ai accepté au plus profond de moi que ces deux petits êtres étaient mes enfants, que je leur devais le meilleur, le droit de grandir dans les conditions les plus favorables que je pouvais leur donner. Et que me reconnaitre le droit à me faire plaisir, à m'écouter de temps en temps, faisait partie de ces conditions. J'ai fait le deuil de certaines choses qui ne font plus partie de ma vie et qui faisaient au préalable partie de mon identité. Pour certaines, ce n'est que partie remise, comme pour ces voyages au bout du monde dont je rêve toujours, ces heures passées à jouer de la guitare et ces longs moments de lecture dans le calme.

J'ai aussi accepté de les laisser grandir. J'ai compris qu'ils ont le droit d'être eux-mêmes, pas ce que je voudrais qu'ils soient. Et que c'est bien comme ça, même si je soupire parfois intérieurement quand je vois que les enfants des autres sont calmes et tranquilles et que les miens courent dans tous les sens en hurlant.

Et tout ce (long) travail sur moi fait qu'aujourd'hui, j'ose prendre la parole sans bafouiller, j'ose regarder les autres dans les yeux, sans me sentir inférieure, nulle, sans valeur. J'ose me dire que je vis aussi pour moi et que personne ne peut décider à ma place de la valeur de ce que ce que je suis. Et c'est ça aussi que je veux transmettre à mes deux enfants, avec tout l'amour possible.


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