jeudi 3 octobre 2013

J'ai testé...le rdv chez le pédopsy!


Ça y est, le premier rendez-vous de Grande Sœur chez la pédopsychiatre, c'était hier...

Je m'en suis posé des questions avant le jour J. 
Ce que je voulais faire passer comme message, les points à ne surtout pas oublier d'aborder, etc. 
Et puis l’organisation du rendez-vous en lui même : Gentil Mari s'était débrouillé pour être là, Petit Frère allait passer exceptionnellement l'après-midi à la Super Crèche. 
Et enfin, le déroulement du rendez-vous : est-ce qu'on allait être tous ensemble, est-ce que je devais tout ce que j'avais sur le cœur, toute ma perception des choses devant ma grande fille, au risque de la blesser, de lui "coller un étiquette" comme disent les spécialistes?

A notre arrivée, personne pour nous ouvrir la porte du cabinet. Pourtant nous sommes à l'heure. Pile. 5 minutes puis 10, je commence à sentir la tension de Gentil Mari, qui re-sonne avec insistance, et l'énervement de ma poussinette qui se demande "Elle est ou la dame, maman?" "Pourquoi y a personne". La cage d'escalier est sombre, et le palier plutôt étroit.

Après un bon quart d'heure, on se dit qu'on va aller faire un tour et nous la croisons finalement dans le hall. Sans se présenter, elle s'excuse pour son retard. Ouf! Gros soulagement pour moi... Je ne vais pas avoir à gérer un échec retentissant.

Le cabinet est très agréable, lumineux. Il comprend de nombreux sièges, confortables. Une petite table d'enfant avec tout le nécessaire pour dessiner tend les bras à Grande Sœur, qui s'y précipite, en bonne accro aux arts plastiques. Juste à côté se dresse une grande bibliothèque pleine de jeux (puzzles, petit train, poupées de tissus, etc;)

Deux fauteuils d'une célèbre marque suédoise se font face. Le docteur en prend un, et je prends l'autre, Gentil Mari ayant opté pour une grande banquette sur le côté.

Bien sûr la conversation tourne d'abord autour des raisons de notre consultation, etc. Grande Sœur fait mine de dessiner assidument, mais prend régulièrement la parole pour préciser certaines choses, donner son ressenti, etc.

Au fil de l'entretien, elle se rapproche du centre de la pièce et vient jouer à nos pieds avec les différents jeux à sa disposition. 

La pédopsychiatre écoute beaucoup, prend des notes, pose quelques questions, ouvre parfois de grands yeux aux réponses qu'elle reçoit (un allaitement de 2 ans et demi, un Petit Frère de 18 mois qui dort encore avec nous) ou devant les dessins très élaborés de Grande Sœur.

Gentil Mari s'exprime peu, très peu. Elle lui donne quelques fois la parole avec insistance. Inversement, je parle beaucoup, une idée en emmenant une autre. Les choses se bousculent dans ma tête. Je ne veux passer à côté de rien. Rien oublier qui pourrait être l'élément clé. Elle me pose aussi beaucoup de questions sur moi, finalement et un peu sur notre couple. Elle s'étonne du calme de Grande Sœur et nous demande si elle joue souvent seule et calmement comme elle le fait depuis le début de la séance.

Après plus d'1h30 d'échanges, je lui demande son sentiment. Elle parle de précocité, notamment du langage, et d'une grande maturité intellectuelle, souligne une hypersensibilité et une difficulté à exprimer ses sentiments liées sans doute à cette précocité, pointe un contraste important entre sa volonté d'avancer vite et sa difficulté de se séparer de nous, de moi. Enfin, elle suggère que Grande Sœur est prête à partager ses peurs, ses angoisses car elle est très détendue et s'exprime assez volontiers. Elle nous propose un rendez-vous individuel avec elle dans 15 jours, ce que Grande Sœur accepte volontiers. Bien.

Globalement, j'ai trouvé l'échange intéressant, j'étais aussi étonnée par le calme de ma petite 100 000 Volts et son implication à peine voilée. 

Seul bémol, le retour de Gentil Mari. Dans la voiture, je lui demande "Alors? C'était bien non? Tu en as pensé quoi?" "Ben , rien.Je n'en pense rien , ni en bien  ni en mal. Je n'ai rien appris. Et puis en vrai c'est pas pour la puce que tu consultes, mais pur toi, non?" " Ben, euh, non, pourquoi?" "Ça se voit direct, et elle aussi elle l'a vu direct, la pedopsy" - Euh - OK - Bon. Moi je n'avais pas vu ça comme ça. Pour moi, j'ai juste évoqué des sujets qui pouvaient faire avancer la réflexion et donner des éléments pour expliquer le comportement de Grande Sœur, aussi bien face au sommeil, qu'en général. Mais OK.

Et puis dans la voiture, je demande à Pitchounette ce qu'elle en a pensé. Elle me dit que c'était bien. Puis je lui demande si ça lui a fait du bien tout ce que j'ai raconté à la dame. Et là, elle me dit que non, que tout lui a fait mal! Et moi, là, je manque de me mettre à pleurer... Après tout c'était ma plus grande crainte par rapport à tout ça... Et du coup, j'ai peur d'avoir dévoilé trop choses devant elle. Je ne sais pas. Le reste de la journée et la soirée, elle a demandé encore plus de câlins et de bisous que d'habitude, et s'est montré très affectueuse. La nuit s'est bien passée. 

A suivre...